Vous venez d’acheter un tapis berbère Kilim et vous craignez de ternir ses couleurs artisanales au premier lavage ? Rassurez-vous : en suivant quelques gestes simples – inspirés des meilleures pratiques des restaurateurs de tapis orientaux – vous prolongerez l’éclat de votre tapis pour plusieurs décennies, tout en préservant son authenticité.
Pourquoi un entretien spécifique est-il crucial ?
Contrairement aux Beni Ouarain à poils longs, le Kilim est un tapis tissé à plat, souvent teint avec des pigments végétaux sensibles à l’eau chaude et aux détergents agressifs. Un mauvais lavage peut donc faire dégorger les couleurs, rétracter les fibres de laine de mouton et fragiliser la trame. D’où l’importance de protocoles de nettoyage adaptés.
Matériel indispensable pour un lavage doux
- Un aspirateur à faible puissance sans brosse rotative.
- Deux éponges ou chiffons en microfibres propres.
- Un savon naturel : savon de Marseille ou d’Alep sans agents blanchissants.
- Un seau d’eau froide ou tiède (max. 30 °C) ; proscrire l’eau chaude.
- Une brosse à poils souples pour détacher ponctuellement.
- Du vinaigre blanc et de la terre de Sommières en cas de taches grasses.
Si vous souhaitez tout savoir sur les tapis Kilim notre guide complet est la pour ça !
Étapes pas-à-pas pour laver un tapis Kilim
Tester la solidité des couleurs
Humidifiez un chiffon blanc, pressez-le sur une zone discrète puis repassez-le au fer tiède : si des pigments se transfèrent, optez pour un nettoyage à sec professionnel.
Pré-aspiration en douceur
Aspirez les deux faces du Kilim en mode “succion minimale” afin d’éliminer poussières et sable incrustés. Évitez soigneusement les franges pour ne pas les arracher.
Lavage à la main à l’eau savonneuse
Préparez une solution composée de cinq litres d’eau tiède, d’une cuillère à soupe de savon de Marseille râpé et d’une cuillère à café de vinaigre blanc – ce dernier fixe les teintures naturelles. Étalez le tapis sur une surface inclinée (herbe ou gravier, jamais sur du carrelage qui retient l’eau) et frottez doucement dans le sens de la trame à l’aide de l’éponge bien essorée.
Rinçage et séchage contrôlés
Rincez avec un jet d’eau douce ou une éponge claire, sans jamais détremper le tapis ; laissez l’eau s’écouler librement pour prévenir les auréoles. Disposez ensuite le Kilim à plat, à l’ombre, et retournez-le toutes les six heures pour un séchage homogène.
Détachage ciblé des taches tenaces
Type de tache | Solution maison | Astuce pro |
---|---|---|
Vin rouge | Tamponner à l’eau gazeuse puis savon doux | Neutraliser avec un peu de vin blanc avant rinçage |
Graisse | Appliquer terre de Sommières, laisser agir, aspirer | Fiel de bœuf pour résidus persistants |
Cire de bougie | Détacher à froid, placer buvard + fer tiède | Brosser délicatement dans le sens de la fibre |
Urine d’animal | Eau gazeuse + vinaigre blanc dilué | Traitement enzymatique si odeur installée |
Fréquence et bonnes pratiques d’entretien
Un entretien régulier vaut mieux qu’un décrassage agressif. Les artisans recommandent d’aspirer toutes les semaines, de secouer le tapis une fois par mois, de procéder à un léger lavage tous les trois à cinq ans et de confier le Kilim à un spécialiste environ tous les cinq à sept ans.
Autres bonnes habitudes :
- Tourner le Kilim de 180° tous les six mois pour répartir l’usure et l’exposition au soleil.
- Utiliser un sous-tapis antidérapant pour limiter frictions et plis.
- Éviter la lumière directe ; préférer des stores ou voilages pour préserver les pigments.
Article de référence : Nettoyage et entretien des Kilims – La Clinique du Tapis
Vidéo pas-à-pas
Regardez cette démonstration de lavage artisanal sur YouTube (6 min) :
Erreurs courantes à éviter
À proscrire :
- Le lavage en machine : les mouvements mécaniques cassent les fibres et feutrent la laine.
- Les détergents chimiques, javellisants ou détachants oxygénés : ils altèrent irrémédiablement les teintures naturelles.
- La brosse rotative de l’aspirateur : elle tire sur les fils et crée des bouloches.
- Le séchage en plein soleil sans retournement régulier : risque de décoloration unilatérale.
FAQ express
Le Kilim peut-il passer au nettoyeur vapeur ?
Non : la vapeur injecte de l’eau sous pression et peut faire dégorger les teintures ou rétrécir la laine.
Puis-je utiliser un shampooing moquette ?
Uniquement en dilution très légère (½ tasse pour 5 l d’eau) et après test sur une zone cachée.
Faut-il envisager un traitement anti-mites ?
Oui si le tapis reste longtemps entreposé : demandez à votre nettoyeur de poser une protection naturelle à base de cèdre ou de lavande.
Conclusion
En résumé, laver un tapis berbère Kilim revient à combiner douceur et rigueur : aspirez délicatement, lavez à la main avec un savon naturel, rincez rapidement à l’eau froide et séchez à plat à l’ombre. Ces gestes simples, répétées à la bonne fréquence d’entretien, garantissent un tapis éclatant et durable pour embellir votre intérieur marocain.
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